Month: October 2015

LE MONDE: MONTAGNES RUSSES DANS LA VALLEY

LE MONDE: MONTAGNES RUSSES DANS LA VALLEY

En temps normal, l’introduction en Bourse de Pure Storage serait quasiment passée inaperçue. Mais voilà, cela fait près de trois mois qu’aucune société technologique ne s’est risquée à se frotter aux investisseurs de Wall Street. Du jamais-vu depuis plus de six ans. Mercredi 7 octobre, les premiers pas boursiers de l’entreprise californienne, spécialisée dans le stockage de données, ont donc été observés de près. Ils n’ont pas été positifs : introduite à 17 dollars, l’action a terminé la séance à 16,01 dollars, soit une baisse de 5,82 %.

Cet épisode confirme que les entreprises high-tech ne font plus recette à Wall Street. Les plus hauts historiques récemment touchés par Apple, Google, Facebook ou encore Amazon masquent les plongeons de nombreuses entreprises du secteur. A l’image de Twitter, dont le cours a chuté de 46 % depuis la fin avril. Ou de Yelp, site spécialisé dans la publication d’avis de consommateurs, victime d’une dégringolade de 59 % cette année ; ou, plus récemment, de GoPro, le fabricant de caméras miniatures, avec un repli de 53 % en deux mois.

Les derniers arrivants ne font pas mieux. Six mois après ses débuts réussis sur les marchés actions, le titre du e-commerçant Etsy évolue sous son cours d’introduction. Idem pour la plate-forme de prêts entre particuliers Lending Club et pour Box, le spécialiste du cloud computing, après moins d’un an de cotation. Plus surprenant, Alibaba est aussi dans ce cas. En septembre 2014, le géant chinois du commerce en ligne avait fait une entrée en fanfare sur le New York Stock Exchange (NYSE). Il s’était même octroyé le record de la plus grande introduction en Bourse de l’histoire. La valeur a depuis perdu 43 % sur ses plus hauts.

CONFRONTATION AVEC LA RÉALITÉ DES CHIFFRES

Au-delà des problématiques spécifiques, plusieurs points communs émergent. Le plus important : un optimisme initial des marchés ayant entraîné une surévaluation. Fin décembre 2013, quand l’action Twitter a touché son plus haut niveau historique (74 dollars, soit trois fois plus que le cours actuel), la capitalisation boursière du réseau social dépassait les 40 milliards de dollars (35 milliards d’euros) contre 20 milliards de dollars aujourd’hui. Cela représentait plus de trente-cinq fois le niveau de chiffre d’affaires alors attendu pour 2014. Le réseau de microblogging était la société Internet la plus chère. Dans ces conditions, il était difficile, pour le groupe basé à San Francisco (Californie), de satisfaire les attentes de Wall Street.

Il n’est pas le seul dans ce cas. Au bout d’un moment, les marchés doivent affronter la réalité des chiffres et des perspectives de croissance. Dans ce cadre, la publication des résultats trimestriels est un exercice périlleux. Fin juillet, l’action de Yelp avait ainsi perdu un quart de sa valeur en une seule séance. Quelques jours plus tard, Etsy avait vu son cours plonger de 28 %. « Leur croissance ralentit. Ils ne peuvent plus justifier leur valorisation », estime Gil Luria, analyste de Wedbush Securities.

Ces dégringolades boursières n’affectent pas que les actionnaires. Elles pénalisent directement les employés. Dans la Silicon Valley, il est coutume de distribuer des actions gratuites aux salariés. Les sommes en jeu sont parfois colossales. Chez Twitter, les rémunérations en actions devraient être comprises entre 750 et 790 millions de dollars en 2015. GoPro a déjà dépensé 45 millions de dollars cette année.

Un cours de Bourse en baisse ou de faibles perspectives de croissance peuvent alors se traduire en départs de salariés. D’autant que les ingénieurs de la Silicon Valley n’hésitent pas à changer d’emploi. « Il existe de nombreuses opportunités dans des start-up en forte croissance, indique

Dave Carvajal, directeur du cabinet de recrutement Dave Partners. Pour ces entreprises, ce n’est pas très compliqué de débaucher un talent. Et la tâche est facilitée si un employeur connaît des difficultés sur les marchés boursiers. »

LES RECRUTEURS À L’AFFUT

« Le moral des employés de Twitter est très bon », assurait, lundi 5 octobre, Jack Dorsey, peu après sa confirmation au poste de directeur général du réseau social. « Beaucoup de personnes se posent des questions sur leur avenir », rétorque un salarié. Les employés de Twitter sont en effet devenus une cible privilégiée des recruteurs d’Uber, de Airbnb et d’autres « licornes », ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. Elles leur offrent davantage de responsabilités et des salaires élevés. Surtout, elles peuvent leur faire miroiter des gains importants en actions.

Lire aussi : En Bourse, Twitter est revenu à son niveau de fin 2013

Twitter, Yelp et les autres ont aussi davantage de mal à recruter. Le site de microblogging s’apprêterait même à supprimer des emplois, rapportait, vendredi 9 octobre, le site d’information Re/code. « La bulle causée par les licornes a aggravé les défis en termes de main-d’œuvre, en particulier pour les entreprises cotées dont le cours de l’action stagne », estime Mark Mahaney, analyste chez RBC Capital. « Pour compenser, elles doivent offrir des rémunérations plus importantes », ajoute M. Carvajal. Cela se traduit par une hausse de leurs dépenses, ce qui complique d’autant leur chemin vers la rentabilité. « Dans plusieurs secteurs, nos coûts ont augmenté », reconnaissait fin juillet Geoff Donaker, le directeur opérationnel de Yelp. La société a revu à la baisse la croissance prévue de ses équipes commerciales, à 30 % cette année, et non plus 40 %.

CONSÉQUENTES LIQUIDITÉS

La situation n’est pas près de s’arranger. Au deuxième trimestre, les start-up américaines ont levé plus de 17 milliards de dollars auprès des fonds de capital-risque, d’après les données compilées par National Venture Capital Association. Un record depuis fin 2000, peu avant l’éclatement de la bulle Internet. A cela s’ajoutent les investissements réalisés par les sociétés de gestion d’actifs, les fonds souverains ou de grandes entreprises étrangères, notamment chinoises.

Ces liquidités permettent aux licornes de rivaliser avec leurs aînées. Mais aussi de retarder leur entrée en Bourse. Seul le spécialiste du paiement mobile Square prévoit de franchir le cap cette année. Selon la firme Renaissance Capital, les entreprises high-tech n’ont représenté que 11 % des opérations boursières réalisées en 2015 aux Etats-Unis. Les conditions de marché jouent un rôle important – certaines sociétés auraient eu à justifier leur valorisation à Wall Street. Mais pas seulement. Les licornes ne souhaitent pas être soumises aux aléas de la Bourse. Car elles pourraient se retrouver dans la même position que Twitter, Yelp ou GoPro.
Via: La Monde

YAHOO FINANCE: BILLION-DOLLAR STARTUPS OFFERING MILLION-DOLLAR PAYDAY

YAHOO FINANCE: BILLION-DOLLAR STARTUPS OFFERING MILLION-DOLLAR PAYDAY

Venture capitalists have fueled a boom in so-called unicorn startups, companies valued at $1 billion and up. Now software engineers and developers are setting a target of their own — $1 million pay packages — to go work for the unicorns.

Companies ranging from ride-hailing giant Uber to grocery delivery service Instacart to cybersecurity specialist Tanium are offering compensation packages to software experts in high-demand areas worth $1 million and up, recruiters and venture capitalists say. To reach $1 million, however, the packages count a few years of salary at $150,000 to $175,000 plus equity that vests over several years and may or may not ultimately be worth as much as it is today.

“For startups with $1 billion-plus valuations, they’re willing to pay aggressively and offer stock,” says Scott Purcell, a division manager at recruiter Jobspring Partners in San Jose, Calif., who focuses on developers and big data experts. The big appeal of stock from unicorns is that “with a large, private company, it’s already worth something.”

The offers come as VC money pours into startups at a heady pace not seen since the Internet bubble. In the second quarter, venture capitalists invested $17.5 billion to back startups, the highest total since the fourth quarter of 2000, according to a report from PricewaterhouseCoopers and the National Venture Capital Association.

Equity-heavy compensation packages make sense given the battles over the most sought-after engineers, says Jeff Bussgang, general partner at Flybridge Capital Partners.

“We are in the midst of a talent war and there’s no truce anticipated,” Bussgang says. The best engineers are worth 10 times more than a mediocre developer, but huge differentials in cash salaries wouldn’t go over well. “It is against social norms to offer 10 times the cash to a 25-year-old as compared to their cube mate,” Bussgang says. “So, equity is the best tool.”

More money freed up for salaries

Talent wars for engineers in Silicon Valley are nothing new, of course. Software engineers on average make $134,000 in the Valley and benefit from all kinds of lavish perks, from free lunch and dry cleaning to private Wi-Fi-enabled bus rides to and from the office. Steve Jobs even conspired with some of his fellow CEOs to stop poaching each other’s workers and hold down salaries. But it isn’t just the amazing amounts of money flooding into the unicorn start-ups that’s changed the market.

Companies’ ability to spend more of venture capitalists’ resources on engineering talent is also a result of the declining cost of other aspects of startups. In the 1990s, companies spent huge sums on hardware to build their own server farms and online infrastructure. Now they contract out to Amazon (AMZN) and other providers on an as-needed basis, explains Dave Carvajal, a co-founder of the web site HotJobs in the 1990s and now the CEO of his own recruiting firm, Dave Partners.

“The thing that’s really changed is the cost of computing has gone down so significantly,” Carvajal says. “Today the best and highest use of capital is for people.”

Uber’s pitch to in-demand mobile app developers can include one- or two-thousandths of 1% of equity in the San Francisco-based startup. That doesn’t sound like much until calculated against Uber’s recent private valuation of $51 billion. Two-thousandths of 1% of $51 billion is just over $1 million. Uber did not respond to a request for comment.

Of course, packages from Uber or other “unicorns” won’t be worth close to $1 million if valuations collapse like they did at the end of the first Internet bubble. The debate over whether the market is in the midst of another tech bubble fueled by flowing VC money rages on.

Uber is the most valuable of all the 140 known “unicorns,” according to data from CB Insights. So lesser-valued startups must offer somewhat larger slices of equity to hit the desired $1 million package value. Last month, longtime VCs Jim Breyer and Bill Gurley sounded off about their fears of a bubble. Others, like Salesforce.com CEO Marc Benioff and a trio of analysts at Andreessen Horowitz, maintain there’s less risk in the market than feared.

Another firm making big offers for engineers is grocery-delivery service Instacart. In a heated battle with Amazon to crack what’s previously been a low-margin black hole for startups, Instacart raised $220 million in January at a $2 billion valuation. Now it’s offering as much as a few hundredths of 1% of the company plus salary for top talent, some recruiters say.

The company declined to comment on compensation. “The engineers at Instacart are solving for very complicated and robust challenges, so we compensate them accordingly,” spokeswoman Amanda Henneberg said.

Tanium and Medallia, a startup aimed at improving customer service that’s also mentioned by recruiters in the $1-million-offers club,  declined to comment.

Very few tech companies have gone public lately — just one in the third quarter. But engineers and other employees at large private companies can still cash out their shares once their equity awards vest. The secondary market for private shares, where participation is limited to wealthy accredited investors and funds, remains quite active, says Joe Riggione, managing partner at recruiting firm True.

“There’s always a way to get your money out even without an IPO event,” he says.

That will remain true for the foreseeable future, at least until the bubble pops — if there is one.

Via: Yahoo Finance